Alors qu'elle passait pour "l'homme malade" de l'Europe il y a une dizaine d'années, l'Allemagne a rebondi face à la crise et l'emporte aujourd'hui en termes d'excédents commerciaux, de baisse du chômage, de réduction des déficits budgétaires, etc.
Elle ne passe pourtant pas pour un modèle aux yeux de nombre de ses pays voisins parce que son rebond semble n'avoir été possible qu'au prix d'une augmentation de la précarité et d'une politique de stabilité monétaire qui obère la croissance, un reproche qui lui est en particulier fait par la France. Le dossier explore les différentes facettes de la situation sociale en Allemagne au lendemain d'une crise qui a laissé des traces dans une société ébranlée par des fractures antérieures et qui la place devant de nouveaux défis: remise en question de l'Etat social, mais aussi adaptation à de nouvelles réalités et enfin opportunités que représentent les dernières évolutions sur le plan économique et social.
J. VAILLANT – Raidissement de l'Allemagne dans la crise ukrainienne
H. UTERWEDDE – Zone euro : nouveaux débats allemands
H. MÉNUDIER – Élections européennes et régionales en Allemagne en 2014
L'actualité sociale par B. LESTRADE
Comptes rendus
Marie-Claire Hoock-Demarle, Bertha von Suttner (1843-1914). Amazone de
la paix (A.-M. SAINT-GILLE) – Nicole Colin, Corine Defrance, Ulrich Pfeil et
Joachim Umlauf, Lexikon der deutsch-französischen Kukturbeziehungen nach
1945 (J. KLEIN) – Claire Demesmay, Martin Koopmann, Julien Thorel, Die
Konsenswerkstatt. Deutsch-französische Kommunikations- und Entscheidungsprozesse
in der Europapolitik (J. VAILLANT)
Notes de lecture de J.-C. FRANÇOIS
Revue Europe, n° 1021, Karl Kraus – Jan-Christoph Hauschild, Georg
Büchners Frauen – Alexander Kluge, Der Luftangriff auf Halberstadt am
8. April 1945 – Fritz Sternberg, Der Dichter und die Ratio. Erinnerungen
an Bertolt Brecht – Text+Kritik, n° 202/203, Franz Fühmann – Friedrich
Dürrenmatt, La visite de la vieille dame
Hommage à Rita Thalmann (1926-2013)
DOSSIER
L'Allemagne sociale à l’épreuve de la crise économique
Un dossier dirigé par Brigitte Lestrade et Anne Salles
B. LESTRADE – Marché du travail – comment expliquer le surprenant recul du chômage pendant la crise ?
T. KOCH, J. MASSOL – Le chômage partiel en Allemagne : le « remède miracle » dans la crise ?
C. OBERLÉ – La place des seniors dans la société
C. DESBOIS – Le coworking : un mode de travail né de la crise ? L’exemple de Berlin
A. SALLES – La politique familiale de la grande coalition : vers un accord a minima
G. LEROUX – La condition féminine entre égalité des droits et égalité des chances
C. PRAT-ERKERT – La politique migratoire : entre volontarisme et réticences
G. SEBAUX – Immigration, intégration : l’Allemagne sur la voie de la modernité
W. ZETTELMEIER – Le système scolaire allemand en débat – acquis et faiblesses d’une mutation en cours
M. TAMBARIN – La réforme des retraites en Allemagne : un modèle à suivre ?
P. HASSENTEUFEL – Assurance maladie. Une transformation structurelle engagée avant la crise
A. LATTARD – Le syndicalisme allemand : un résistible déclin
E. ZOLLMANN – Protester en temps de crise : les mouvements sociaux en Allemagne
B. POLONI – Quelles réponses du nouveau gouvernement à la « crise » de l’État social ?
Résumé
La crise économique et financière internationale de 2008-2009 a plongé l'Allemagne dans la plus violente récession qu'elle ait connue depuis la crise des années 1930 : durant les trois premiers mois de 2008 le PIB allemand a baissé de 6,6%. Pourtant le nombre des actifs est resté presque stable et le taux d'emploi n'a pas connu de baisse importante ; il atteint même dès la fin de la crise en 2011, un niveau inédit dans l'histoire de la République fédérale. Parmi les mesures de politique économique et sociale prises en Allemagne pour faire face à cette crise, le recours au chômage partiel occupe une place centrale, et sans pareille en Europe si bien qu'il est rapidement considéré comme un "remède miracle" permettant de concilier le maintien de l'emploi et la compétitivité des entreprises. Mais à plus long terme, le chômage partiel n'est-il pas, comme l'ont montré les expériences passées, une manière de "partager le chômage", voire un facteur de précarisation de l'emploi dans les entreprises ?
Cet article tente d'évaluer l'impact du dispositif du chômage partiel en le replaçant dans son contexte socio-économique, mais aussi dans le cadre plus général de la mutation du travail en Allemagne. Pour ce faire, il présente tout d'abord les caractéristiques principales du dispositif du chômage partiel en Allemagne, notamment en le comparant avec le dispositif français. Il rappelle ensuite les modalités de mise en œuvre qui concourent à sa réussite en Allemagne et suggère enfin quelques enseignements à tirer de cette expérience allemande.
Summary
The international economic and financial crisis of 2008-2009 plunged Germany into the most severe crisis it had seen since the 1930s. During the first trimester of 2008, Germany’s GDP dropped by 6.6%. However, employment rates have remained almost stable and have even risen to unprecedented levels at the end of the recession in 2011. Among the various political, economic and social measures taken in Germany to cope with the recession, use of the partial unemployment regime has been central and unparalleled in Europe. This method was rapidly considered to be a miracle solution enabling companies to maintain jobs and their competitiveness. However, in the long run, isn’t partial unemployment, as past experience has shown, just a way to share unemployment? Could it be considered a potential contributor to job insecurity?
This contribution seeks to evaluate the impact of the partial unemployment regime by resituating it both in its socio-economic context and, more generally, in the context of a changing work system in Germany. To accomplish this, the authors first present the primary characteristics of the partial unemployment regime in Germany and compare it with the French one. Then they study the modes of its implementation which have lead to its success in Germany in order to highlight some lessons which can be learned from the German experience.
Zusammenfassung
Die internationale Wirtschafts- und Finanzkrise 2008-2009 hat Deutschland in die tiefste Rezession seit den 1930er Jahren gestürzt : In den ersten drei Monaten des Jahres 2008 ist das deutsche Bruttoinlandsprodukt um 6,6% geschrumpft. Dennoch ist die Zahl der Erwerbstätigen fast konstant geblieben und die Beschäftigungsquote ist nur wenig gesunken. Sie hat sogar nach Ende der Krise im Jahr 2011 ein in der Geschichte der Bundesrepublik bisher nie gekanntes Niveau erreicht. Unter den wirtschafts- und sozialpolitischen Maßnahmen, die in Deutschland zur Bekämpfung der Krise ergriffen wurden, nimmt die Kurzarbeit eine zentrale Stellung ein und steht einzigartig in Europa da. So wurde sie schnell als « Wundermittel » angesehen, das es ermöglichte, die Rettung von Arbeitsplätzen mit dem Erhalt der Wettbewerbsfähigkeit der Unternehmen zu vereinbaren. Doch ist die Kurzarbeit nicht langfristig - wie vergangene Erfahrungen gezeigt haben - eine Art und Weise, die « Arbeitslosigkeit aufzuteilen », oder sogar ein Faktor, der die Arbeitsplätze in den Betrieben destabilisiert ?
Im vorliegenden Artikel soll versucht werden, die Auswirkungen der Kurzarbeit zu bewerten, wobei diese in ihrem sozio-ökonomischen Kontext betrachtet wird, aber auch im allgemeineren Rahmen der Veränderung der deutschen Arbeitswelt. Dazu werden zunächst die Hauptmerkmale der Kurzarbeit in Deutschland vorgestellt und mit dem entsprechenden Instrumentarium in Frankreich verglichen. Dann wird auf die besonderen Anwendungsmodalitäten hingewiesen, die zum Erfolg der Kurzarbeit in Deutschland beigetragen haben, bevor abschließend einige Lehren aus dem deutschen Beispiel gezogen werden sollen.
Résumé
Alors que les pays d'Europe tendent à allonger le temps de travail pour faire face au vieillissement de la population, l’Allemagne emprunte le chemin inverse avec sa réforme des retraites et son projet de développer le travail à temps partiel chez les pères. Et pourtant, l’Allemagne est tout autant concernée par les enjeux démographiques du vieillissement que ses voisins, si ce n’est plus. De fait, l’objectif des réformes de la politique familiale est de compenser une baisse du travail des hommes par la hausse du temps de travail des femmes, de manière à la fois à développer l’emploi en Allemagne, mais aussi à rééquilibrer le partage des rôles entre les deux sexes. Ces réformes ont cependant peu de chances d’aboutir en raison du maintien du quotient conjugal, un avantage fiscal qui favorise le modèle de l’homme pourvoyeur de ressources. La faible portée de ces réformes est sans aucun doute liée à l’opposition qui existe entre les programmes de politique familiale des deux grands partis et au choix qui a été fait de s’en tenir au plus petit dénominateur commun.
Zusammenfassung
Während die Arbeitszeit angesichts der Alterung der Bevölkerung in ganz Europa zunimmt, schlägt Deutschland mit seiner Rentenreform und dem Projekt eines Ausbaus der Teilzeitarbeit bei Vätern den entgegengesetzten Weg ein. Dabei ist Deutschland genauso vom demografischen Wandel betroffen wie die anderen europäischen Länder auch, wenn nicht noch mehr. Ziel der familienpolitischen Reformen ist es aber, einen Rückgang der Arbeitszeit bei Männern durch den Anstieg des weiblichen Arbeitsvolumen auszugleichen, um die Beschäftigung im Land auszubauen und gleichzeitig eine ausgeglichenere Rollenverteilung zwischen Männern und Frauen zu erreichen. Diese Reformen werden allerdings ihr Ziel verfehlen, solange das Ehegattensplitting, das das männliche Ernährermodell fördert, nicht reformiert wird. Die voraussichtlich begrenzten Auswirkungen der Reformen sind sicherlich damit verbunden, dass die Wahlprogramme der zwei großen Parteien weit auseinanderliegen und die Koalitionspartner sich dementsprechend auf den kleinsten gemeinsamen Nenner geeinigt haben.
Summary
While working time is increasing in most of the European countries, Germany seems to take the opposite direction with its pension reform and the actual project to support part time work for fathers. This might be surprising as Germany is facing demographic change as well as its neighbours, maybe even more. Therefore the German government intends to compensate the reduction working time for men through the increase of working hours for women, in order to develop employment in Germany and to support gender equity. But the planned reforms cannot be successful as long as the German tax splitting will not be reformed, as it reinforces the male breadwinner model. The impact of the projects is expected to be insufficient. This can be explained by the opposition between the election programs of the two main political parties and the decision of the coalition partners to agree on the lowest common denominator.
Résumé
Depuis une dizaine d'années, le coworking, un nouveau lieu créant une autre forme de travail, s’est fortement développé dans le monde entier, notamment à Berlin qui joue un rôle phare en Europe. Il s’agit d’un espace de travail partagé avec d’autres, dans le but de mutualiser les coûts de location des lieux, le matériel informatique et bureautique, le recours aux services, mais aussi de mettre en commun les savoirs et les compétences des différents membres. L’environnement de travail, flexible dans l’organisation du temps et de l’espace, devient riche en échanges possibles et propice à la créativité, autant d’atouts prisés par exemple par les fondateurs de start-up dans le domaine informatique.
Au-delà des périodes de crise économique pendant lesquelles le coworking permet en particulier à des jeunes de développer leur activité à moindre coût, ce mode de travail connaît un peu partout une forte expansion qui paraît durable. Est-ce une aspiration à travailler autrement qui voit le jour, conjuguant le partage avec autrui, les réseaux horizontaux, la flexibilité et l’innovation, afin de trouver, plus largement, une meilleure qualité de vie au travail ?
Zusammenfassung
Seit etwa einem Jahrzehnt entwickelt sich in der ganzen Welt Coworking, ein neuer Arbeitsort gekoppelt mit einer anderen Arbeitsform, insbesondere in Berlin, einer der beliebtesten Städte in Europa für Coworking. Dieser mit anderen geteilte Arbeitsraum dient dazu, die Mietkosten für die Räumlichkeiten, die IT-Infrastruktur, die Büroeinrichtung und Dienstleistungen zu teilen, aber auch auf das Know-how und auf die Fähigkeiten der Mitglieder frei zugreifen zu können. Die sowohl zeitlich als räumlich flexibel gestaltete Arbeitsumgebung bietet die Möglichkeit zu einem Austausch und zu kreativen Lösungen, was z.B. von Existenzgründern im IT-Bereich sehr geschätzt wird.
Außerhalb der Krisenzeiten, in denen Coworking gerade jungen Menschen hilft, eine berufliche Tätigkeit kostengünstig auszuführen, erlebt Coworking überall einen starken Aufschwung, der anscheinend anhält. Sehnen sich die Menschen danach, anders zu arbeiten, mit dem Ziel, durch das Teilen mit Dritten, durch Networking, durch Flexibilität und Innovation, eine bessere Lebensqualität bei der Arbeit zu erreichen?
Summary
Coworking – a new environment triggering a different style of working – has considerably developed over the past decade, especially in Berlin, a city which plays a leading role in Europe. It is a space the worker will share with others in order to split rental costs, share IT/office equipment and service needs, as well as pool the knowledge and skills of the various members. The work environment lacks rigidity when it comes to organising time and space, allowing it to offer many opportunities to exchange. It also favours creativity, which makes coworking especially fashionable among start-up founders in the IT area.
Beyond times of economic crisis, during which coworking enables young people to develop their business activities at a lower cost, such a method of working has burgeoned just about everywhere around the world in a seemingly lasting fashion. Evidently, the ambition to work differently has emerged, combining sharing with others, horizontal networks, flexibility and innovation, in order to achieve its ultimate goal: better working life quality.
Résumé
Face au déclin de la natalité, au vieillissement de la population et au manque de main d'œuvre annoncé dans ses entreprises, l’Allemagne a pris depuis le début des années 2000 ce qui pourrait bien être un véritable tournant en matière migratoire. Cet article montre comment, après avoir revu son positionnement face au phénomène de l’immigration, l’Allemagne a mis en place une politique de plus en plus volontariste à l’encontre des migrants qualifiés et hautement qualifiés. Cette politique coïncide avec une reprise générale des flux migratoires vers l’Allemagne depuis le début de la crise économique, en provenance d’Europe de l’Est et du Sud principalement. Les discours publics accompagnant ces arrivées restent cependant marqués par une ambigüité fondamentale et la distinction déjà ancienne entre « bons » et « mauvais » migrants, plaçant ainsi la nouvelle donne migratoire allemande entre volontarisme et réticences.
Zusammenfassung
Angesichts des Geburtenrückgangs, der Bevölkerungsalterung und des sich abzeichnenden Fachkräftemangels hat Deutschland seit dem Anfang der Nuller Jahre das erlebt, was einer regelrechten Wende im Migrationsgeschehen darstellen könnte. Dieser Artikel zeigt, wie Deutschland, nachdem es seine Positionierung gegenüber dem Phänomen der Zuwanderung revidiert hat, eine immer gezieltere Politik in Richtung Anwerbung qualifizierter und hoch qualifizierter Migranten entwickelt hat. Diese Politik fällt mit einer allgemeinen erneuten Zunahme der Migrationen nach Deutschland seit dem Anfang der Wirtschaftskrise zusammen, vor allem aus Ost- und Südeuropa. Der öffentliche Diskurs über diese Ankünfte bleibt jedoch in einer Grundambivalenz und der schon älteren Unterscheidung zwischen „guten" und „bösen“ Zuwanderern verhaftet und lässt dabei die neue deutsche Migrationslage zwischen Voluntarismus und Widerstand erscheinen.
Summary
Given the falling birth-rate, the ageing of the population and the predictable shortage of manpower in the companies, Germany has been, since the early millennium, implementing policies which might prove to be a turning point concerning immigration. This article shows how Germany, after reconsidering its position towards immigration, has developed a more and more pro-active policy targeted at qualified and highly qualified migrants. This policy coincides with a generalized resumption of migrations into Germany, particularly from Eastern and Southern Europe. Yet, the public discourse on immigration remains fraught with a fundamental ambiguity and the long-standing distinction between “good" and “bad” migrants, and the new political landscape on the question of immigration displays both voluntarist impulses und reluctant opposition.
Résumé
L'énorme écho médiatique rencontré par les résultats – plutôt moyens – des élèves allemands dans la première enquête PISA sur le suivi des acquis des jeunes de 15 ans, publiée par l’OCDE en 2000, a très largement contribué à refaire du système éducatif allemand, de ses mutations, de ses dysfonctionnements et des réformes susceptibles d’y remédier une préoccupation majeure des responsables politiques du pays. Après un rappel des principaux constats de cette grande enquête internationale, l’article s’efforce d’esquisser, à l’aune des résultats de la version 2012 de l’enquête PISA, les acquis et les limites des nombreuses réformes entreprises depuis lors, visant, entre autres, à instaurer des indicateurs fiables pour mesurer la qualité du système éducatif. Si ces réformes doivent s’inscrire dans le contexte institutionnel tout à fait particulier et complexe du fédéralisme culturel allemand et surtout dans évolution démographique qui soumet l’école à une forte pression, les constats de PISA 2012 semblent plutôt encourageants même s’ils sont encore loin des pays du groupe de tête du classement. Après les réformes des années 2000 misant avant tout sur les aspects organisationnels et quantitatifs, le chemin semble en tout cas encore long pour prendre davantage en considération des aspects plus conceptuels et qualitatifs pour que l’école allemande puisse être à la hauteur des défis sociétaux que le pays doit relever à l’avenir.
Zusammenfassung
Das äußerst starke Medienecho, das die eher durchschnittlichen Leistungen der deutschen Schüler in der ersten, im Jahre 2000 von der OECD veröffentlichten PISA-Studie hervorgerufen haben, hat erheblich dazu beigetragen, das Thema Bildung allgemein, die Mängel des deutschen Schulsystems sowie die daraus sich ergebenden notwendigen Reformen wieder zu einer prioritären Herausforderung für alle politisch Verantwortlichen im Land zu machen. Nach einem Rückblick auf die wesentlichen Ergebnisse dieser internationalen Vergleichsstudie für das deutsche Schulsystem versucht der Beitrag, im Lichte der PISA-Studie 2012, erste Konsequenzen, aber auch die Grenzen der in den 2000er Jahren erfolgten Reformen aufzuzeigen. Diese zielten u. a. darauf ab, zuverlässige Indikatoren für die Qualität von Schule und Unterricht zu ermitteln. Die Reformen mussten sowohl den äußerst komplexen institutionellen Rahmenbedingungen des deutschen Bildungsföderalismus, wie auch der demographischen Entwicklung, die eine erhebliche Herausforderung für die Schulen darstellt, Rechnung tragen. Wenn die Ergebnisse der PISA-Studie 2012 durchaus ermutigend sind, so bleibt der Abstand zu den Schülern aus den Ländern der PISA-Spitzengruppe nach wie vor groß. Nachdem die Reformen bislang vor allem organisatorische und quantitative Aspekte ins Blickfeld nahmen, wird es in Zukunft nötig sein, sich stärker an konzeptionellen und qualitativen Kriterien zu orientieren, um die Schulen in die Lage zu versetzen, den gesellschaftlichen Herausforderungen, vor denen das Land steht, gewachsen zu sein.
Résumé
Alors que la crise économique et financière a laissé de profondes traces dans le marché de l'emploi de la plupart des pays européens, le chômage en Allemagne n’a augmenté que légèrement et ce de façon passagère. Dès le second semestre 2009, le chômage a reculé et le nombre d’actifs, notamment ceux détenant un emploi assujetti aux assurances sociales, s’est accru nettement, même pendant les années de faible croissance économique. Cette anomalie dans le paysage européen a suscité de nombreuses interrogations en Allemagne et à l'étranger. Cette contribution s’interroge tant sur les instruments utilisés par les acteurs économiques et politiques pour combattre la montée du chômage que sur les facteurs spécifiques au marché du travail allemand susceptibles d’avoir contribué à sa bonne tenue. Cette étude s’attache également à questionner les outils statistiques employés pour mesurer le chômage, dont la pertinence est parfois mis en doute au regard de l’augmentation de la pauvreté et de la précarité en Allemagne.
Zusammenfassung
Während die Wirtschafts- und Finanzkrise in dem Arbeitsmarkt der meisten europäischen Länder tiefe Spuren hinterlassen hat, ist die Arbeitslosigkeit in Deutschland nur gering und kurzzeitig angestiegen. Schon ab dem 2. Halbjahr 2009 ist sie wieder gesunken, und die Anzahl der Erwerbstätigen, insbesondere jener mit sozialversicherungspflichtigen Arbeitsplätzen, hat deutlich zugenommen, sogar während der Jahre schwachen Wirtschaftswachstums. Diese Besonderheit in der europäischen Arbeitslandschaft hat in Deutschland wie auch im Ausland viele Fragen ausgelöst. Dieser Beitrag untersucht sowohl die von der Wirtschaft und der Politik eingesetzten Instrumente, um die Arbeitslosigkeit zu bekämpfen als auch die dem deutschen Arbeitsmarkt eigenen Charakteristika, die zu diesem Ergebnis beigetragen haben. Hier werden auch die Arbeitslosenstatistiken hinterfragt, deren Aussagekraft angesichts der Zunahme von Armut und Präkarität mehrfach angezweifelt werden.
Summary
Whereas the economic and financial crisis has had a profound impact on the labour market of most European countries, unemployment in Germany rose only slightly and over a short period. By the second half of 2009, unemployment fell and the number of workers, particularly those covered by social security, increased notably, even during recent years of low economic growth. This anomaly in the European labour landscape gave rise to many questions in Germany and in other EU countries. This article questions the instruments used by the economic and political actors to combat unemployment and the factors specific to the German labour market which may explain why it held up so well. It also scrutinizes the relevance of the statistical tools used to measure unemployment, since their validity is questionable with respect to the increase in both poverty and precariousness in Germany.
Résumé
Cet article souligne l'importance des changements à l’œuvre dans le système d’assurance maladie allemand du fait d’une une succession de mesures prises depuis plus de vingt ans. Elles ont conduit à la fois à une maîtrise stricte des dépenses, à une transformation de l’organisation (fondé sur la mise en concurrence des caisses) et du financement du système d’assurance maladie ainsi qu’à un renforcement du rôle régulateur de l’État fédéral. Ce processus n’a pas été remis en cause depuis la crise, toutefois des inflexions ont été apportées depuis 2009, moins du fait des évolutions économiques et financières que du changement politique de 2009 qui s’est traduit par la fin d’une période de près de neuf années de ministère de la santé social-démocrate (avec Ulla Schmidt) et l’arrivée de ministres libéraux (FDP) puis, depuis, 2013 chrétien-démocrate (CDU).
Summary
The German health insurance system experienced two decades of structural reforms: tightened health care cost containment policies, new organisational principles based on sickness fund competition, new financing rules and the strengthening of the State’s regulatory role. This reform path has only been slightly changed since the crisis. The main reason for these minor changes is more political than economic: indeed, in 2009, a nine year period of the social-democrat health minister Ulla Schmidt ended. However, her successors, liberal (FDP) and, since 2013, christian-democrat (CDU) did not reverse significantly the reform trend which started in the early 1990’s.
Zusammenfassung
Der Wandel des deutschen Kranversicherungssystems hat Anfang der neunziger Jahre begonnen. Er kann mit den folgenden Merkmale gekennzeichnet werden: eine strenge Kostendämpfungspolitik, ein neue Organisation die auf dem Kassenwettbewerb beruht, eine veränderte Finanzierungsstruktur und die Stärkung der Regulierungsrolle des Staates. Diese Entwicklung wurde nur am Rande seit der Krise verändert, zwar mehr wegen politische als wegen wirtschaftliche Gründe. Nach neun Jahre sozial-demokratischer Leitung des Ministeriums (mit Ulla Schmidt) begann, in 2009, eine neue politische Periode in der Gesundheitspolitik mit FDP Gesundheitsminister, und, seit 2013, ein CDU Gesundheitsminister, die hier analysiert ist.
Zusammenfassung
Die Erlangung des Wahlrechts durch deutsche Frauen über ein Vierteljahrhundert vor Französinnen bedeutete nicht das Ende des Frauenkampfes um Gleichberechtigung in Deutschland sondern markierte den Beginn eines langen und ungewissen Prozesses, der heute noch nicht als abgeschlossen gelten kann. Viele gesetzliche Maßnahmen haben seit den 1950er Jahren die formelle Gleichberechtigung zwischen deutschen Frauen und Männern zwar ein weites Stück näher gebracht ohne jedoch zu einer wahren Chancengleicheit zu führen. Ob in Politik oder Wirtschaft, es gibt noch zu viele strukturelle Hindernisse in der deutschen Gesellschaft, die Frauen daran hindern diese gesetzlichen Möglichkeiten voll auszunutzen. Hier sei vor allem an die noch sehr männlich geprägte Kultur in Politik und Entscheidungsgremien von Unternehmen gedacht oder an die bestehende historische Schwierigkeit für Frauen Familie und Beruf zu vereinbaren.
Summary
Although German women were granted the right to vote over 25 years before their French counterparts, this did not mean the end of their fight for equality of rights in Germany. It was indeed the beginning of a long and uncertain process which cannot yet be regarded as achieved. Since the 1950's several laws have been passed which have formally improved the equality of rights between German men and women, but they have not led to a real equality of opportunities. Too many structural barriers still remain in German society, be it in politics or in the economic world, which prevent women from taking full advantage of their rights. On the one hand, the predominant cultural styles in politics and in the top-management of companies are still very masculine and not attractive to women and, on the other hand, German women still encounter insuperable obstacles when they try to find a balance between their professional life and their family duties.
Résumé
Cet article questionne l'état de la politique d’immigration et d’intégration de la Grande coalition au début de la 3e législature d’Angela Merkel. Le regard rétrospectif sur les décisions politiques et les avancées législatives les plus récentes, et l’état des lieux à l’automne 2014 montrent une Allemagne en voie de modernité migratoire. L’analyse met en lumière une société « post-migratoire » contrastée, caractérisée par l’intensité croissante des flux, et soucieuse de résoudre les problèmes d’intégration (persistants ou émergents) au plan économique, culturel, social et politique. Que penser de la « culture de bienvenue » affichée dans le discours politique ? Peut-on parler d’un nouveau modèle migratoire allemand ? Telles sont les questions essentielles soulevées dans cet article.
Zusammenfassung
Grundsätzlich gilt es in diesem Artikel, den Stand der Migrations- und Integrationspolitik der Großen Koalition unter Angela Merkels 3. Legislaturperiode zu hinterfragen. Der retrospektive Blick auf die politischen Entscheidungen und die neuesten legislativen Entscheidungen, sowie eine Bestandsaufnahme im Herbst 2014 zeigen das Migrationsland Deutschland auf dem Weg zur Modernität. Die Analyse zeigt eine vielfältige „post-migratorische" Gesellschaft auf, gekennzeichnet durch zunehmende, intensive Migrationsflüsse, und auf der Suche nach einer Lösung der (noch bestehenden bzw. neu gestellten) Integrationsprobleme im wirtschaftlichen, kulturellen, sozialen und politischen Bereich. Wie ist die im politischen Diskurs proklamierte „Willkommenskultur“ zu interpretieren? Kann von einem neuen deutschen Migrationsmodell gesprochen werden? So lauten die Kernfragen des Beitrags.
Summary
The following article questions the state of the immigration and integration policy of the Grand coalition at the beginning of Angela Merkel’s 3rd legislature. The retrospective outlook on political decisions and the most recent legislative progresses, as well as the current situation in Autumn 2014 show that Germany is on its way to a migratory modernity. The analysis highlights a “post-migratory" society which is contrasted and caracterised by an increasing intensity of the flow and worried about resolving the integration problems (persistent or emerging) on an economic, cultural, social and political scale. What to think about the “welcoming culture” present in political speeches? Can we talk about a new German migratory model? These are the main questions dealt within this article.
Résumé
Dans le contexte de crise financière et économique on assiste en Allemagne, comme dans d'autres pays, à une multiplication des mouvements sociaux que ce soit à l'échelle internationale ou nationale (dans le cadre des mouvements Occupy ou anti-nucléaire par exemple) ou à l’échelle locale (telles les manifestations contre les grands projets d’infrastructure comme par exemple Stuttgart 21). En effet, la perte de confiance dans la classe politique et les institutions démocratiques existantes semble provoquer le désir d'une participation citoyenne accrue dans le processus de prise de décision. Cela peut paraître étonnant puisqu'on constate parallèlement depuis bien des années un désintérêt croissant pour la politique. Dans quelle mesure peut-on alors parler d'un nouveau pouvoir citoyen en RFA et comment évaluer son influence effective sur les décisions politiques ? Quel rôle la crise économique joue-t-elle dans ce contexte ? Existe-t-il une "culture de protestation" spécifiquement allemande et quels sont les outils d'action utilisés par ces mouvements citoyens (manifestations, plébiscites..)?
Zusammenfassung
Im Zuge der Finanz- und Wirtschaftskrise beobachtet man in Deutschland, wie auch in anderen Ländern, einen starken Anstieg der sozialen Bewegungen, sei es mit nationalem oder internationalem Bezug (etwa innerhalb der Occupy- oder Antiatomkraft-Bewegung) oder auf lokaler Ebene (im Rahmen der Demonstrationen gegen große Infrastrukturprojekte wie z. B. Stuttgart 21). In der Tat scheint der Verlust von Vertrauen in politische Entscheidungsträger und die bestehenden demokratischen Institutionen zu dem Wunsch nach einer stärkeren politischen Mitsprache der Bürger bei wichtigen Entscheidungen zu führen. Eine erstaunliche Feststellung angesichts der seit Jahren konstatierten Politikverdrossenheit der Bürger. Inwiefern kann man von einem Wiederaufleben der sozialen Bewegungen in der Bundesrepublik sprechen und wie ist ihr tatsächlicher Einfluss auf politische Entscheidungen zu bewerten ? Welche Rolle spielt die Wirtschaftskrise in diesem Zusammenhang ? Gibt es eine spezifisch deutsche " Protestkultur " und auf welche Instrumente greifen diese Bürgerbewegungen zurück (Demonstrationen, Volksabstimmungen …) ?
Summary
In the context of the financial and economic crisis social movements in Germany, as in other countries, have been on the rise either at international or national level (within the Occupy movement and the anti- nuclear movement) or locally (for example the demonstrations against major infrastructure projects such as Stuttgart 21). Indeed, the loss of confidence in the political class and existing democratic institutions seems to trigger the desire for increased civic participation in the process of decision making. This may seem surprising since a growing disinterest in politics has been identified for many years now. To what extent can we talk about a renewal of social movements in the Federal Republic and how can their actual influence on policy decisions been evaluated ? What is the role of the economic crisis in this context? Is there a specifically German "protest culture" and what are the means of action used by these social movements (demonstrations, plebiscites .. ) ?
Résumé
Les résultats des élections législatives du 22 septembre 2013 font que pour la première fois depuis 1949 le parti libéral F.D.P. n'est plus représenté au Bundestag. L'option d'une alliance associant CDU/CSU et Grüne ayant été rapidement abandonnée, sont engagées entre CDU/CSU et SPD des négociations visant à constituer une majorité gouvernementale, au cours desquelles leurs options programmatiques en matière économique et sociale ont joué un rôle déterminant. Le 27 novembre, CDU/CSU et SPD se mettent d'accord sur un programme de gouvernement dans lequel ces questions cruciales ont débouché, comme il se devait, sur des solutions de compromis ; pour l'essentiel la généralisation d'un salaire horaire minimum de 8,50 € pour toutes les branches économiques sur l'ensemble du territoire à partir du 1er janvier 2015 ; la possibilité à compter du 1er juillet 2014 pour les personnes justifiant de 45 années de cotisation de toucher leur pleine pension de retraite dès 63 ans ; en matière de politique énergétique, la lutte contre le réchauffement climatique et le développement des énergies renouvelables tout en maintenant le renoncement aux centrales atomiques. Cela étant, les difficultés suscitées par les modalités de mise en pratique de ces réformes ont fait qu'à la mi-juin seule celle des retraites avait été définitivement adoptée par le législateur.
Zusammenfassung
Nach der Parlamentswahl am 22. September 2013 ist die F.D.P. zum ersten Mal seit 1949 nicht mehr im Bundestag vertreten. Sondierungsgespräche zwischen der CDU/CSU und Bündnis 90/Die Grünen werden nach kurzer Zeit ergebnislos abgebrochen, so dass CDU/CSU und SPD Verhandlungen über die Bildung einer Regierungskoalition aufnehmen, bei denen die wirtschafts- und sozialpolitischen Themen eine entscheidende Rolle spielen. Am 27. November vereinbaren sie ein Regierungsprogramm, in dem - wie nicht anders zu erwarten war - vor dem Hintergrund ihrer zum Teil voneinander abweichenden Standpunkte in diesen zentralen Fragen Kompromisslösungen beschlossen werden. Zu den wichtigsten zählen: die Einführung eines bundesweiten Mindeststundenlohns von 8,50 € in allen Branchen ab dem 1. Januar 2015 ; die Möglichkeit für alle Beschäftigten, die mindestens 45 Beitragsjahre aufweisen, mit 63 ihre volle Rente zu beziehen ; und in der Energiepolitik Maßnahmen zur Bekämpfung der Klimaerwärmung, die Förderung der erneuerbaren Energien sowie die Bestätigung des Atomausstiegs. Die mit der Umsetzung dieser Reformen verbundenen Schwierigkeiten haben allerdings zur Folge, dass bis Mitte Juni lediglich die Rentenreform von Bundestag und Bundesrat endgültig verabschiedet wurde.
Résumé
La réforme allemande des retraites de 2007 faisant passer l'âge légal de 65 à 67 ans est souvent citée en exemple en France, où l’on oublie que l’augmentation s’échelonnera jusqu’en 2029 et que bien des salariés partent en retraite avant l’âge légal grâce à des conditions de décote moins sévères. La retraite à 63 ans sans décote votée en 2014 revient même sur la loi de 2007, bien qu’elle soit réservée aux salariés ayant 45 années d’assurance. Les pensions posent un problème d’adéquation, car la pension standard pour 45 années d’assurance au salaire de référence affiche un montant très supérieur aux pensions réelles, seul revenu pour plus d’un tiers des retraités en l’absence de retraites complémentaires obligatoires. En réponse à un double défi démographique et financier, l’Allemagne s’est dotée d’un dispositif de pilotage et d’un mode de calcul des retraites sophistiqués censés assurer la pérennité du régime général, mais la baisse programmée du taux de remplacement liée à l’incitation à souscrire une retraite complémentaire privée amorcent un changement de paradigme de la prévoyance vieillesse. Ces réformes, qui ne permettent pas de conjurer le risque de paupérisation d’une part croissante des retraités et qui ne dispenseront pas non plus à terme d’augmenter les dépenses publiques de retraites, amènent à se demander si l’Allemagne peut servir de modèle, a fortiori pour un pays avec une démographie bien plus dynamique.
Summary
The German pension reform of 2007, which raises the retirement age to 67, is often given as an example to France, quite forgetting that this reform is planned to be gradually implemented until 2029, and that a lot of workers retire before the legal age due to less severe pension reductions. Early retirement at 63 with a full pension, which was passed in 2014, reconsiders the 2007 law, although it is only reserved for workers with 45 years of pension insurance. Pension adequacy issues arise because the standard pension for 45 years of insurance at average wages is much higher as the actual pension payments, which are the only retirement income for one third of retirees due to the lack of mandatory additional pensions. Facing a demographic and financial challenge, Germany has adopted a sophisticated monitoring and pension calculation system, both supposed to secure the sustainability of the public pension system. But the scheduled cut of replacement rates related to a policy intended to promote private pension plans initiates a new paradigm for the pension system. These reforms, which cannot prevent the risk of poverty for an increasing number of retirees nor prevent a further increase in public pension expenditure, raise the question whether Germany can actually be an example, especially for countries with different demographic patterns.
Zusammenfassung
Die 2007 beschlossene Anhebung der Regelaltersgrenze auf 67 Jahre wird in Frankreich oft als Vorbild angeführt, wobei man vergisst, dass diese Anhebung schrittweise bis 2029 stattfindet und dass viele Arbeitnehmer vor dem Regelalter in Rente gehen, auch weil die Abschläge weniger drastisch ausfallen. Die 2014 verabschiedete abschlagsfreie Rente ab 63 relativiert das Gesetz von 2007, obwohl sie Arbeitnehmern mit 45 Versicherungsjahren vorbehalten ist. Problematisch ist, dass die Standardrente für 45 Versicherungsjahre mit Durchschnittslohn weit höher liegt als die tatsächlich ausgezahlte Rente, das einzige Einkommen für ein Drittel der Rentner in Ermangelung einer Pflichtzusatzrente. Den Herausforderungen bezüglich Demografie und Finanzierung wird mit ausgeklügelten Lenkungsmaßnahmen und Rentenrechnungsformeln begegnet, die die Nachhaltigkeit der gesetzlichen Rentenversicherung gewährleisten sollen, aber die geplante Absenkung des Rentenniveaus und die gleichzeitige Einführung einer freiwilligen privaten Zusatzversicherung leiten einen Paradigmenwechsel in der Altersvorsorge ein. Diese Reformen, die weder das Risiko der Altersarmut für einen wachsenden Teil der Rentner noch höhere öffentliche Rentenausgaben ausschließen, werfen die Frage auf, inwiefern Deutschland als Vorbild dienen kann, zumal für ein Land mit einer viel dynamischeren demografischen Entwicklung.
Résumé
Le vieillissement de la population représente un défi majeur pour l'Allemagne. Au-delà des questions de financement des retraites, des soins et de la dépendance, c'est une mutation profonde de la société allemande qui est à l'œuvre, affectant aussi bien le marché de l'emploi, la demande et la production de biens et de services, les équilibres entre territoires, la politique de la ville et des transports, et les besoins en termes de logement. Mais surtout, de nouvelles formes d'engagement citoyen et de solidarité inter-générationnelle émergent. Sur l'ensemble du territoire, les projets expérimentaux et les initiatives locales se multiplient en une synergie mobilisant aussi bien les individus et les structures associatives, voire confessionnelles, que les acteurs sociaux, les entreprises et les communes ou les länder. Le gouvernement fédéral soutient cette dynamique en favorisant la coordination et l'échange d'information entre les différents acteurs. Par là-même, le principe de subsidiarité ancré depuis des décennies dans le système économique et social de l'Allemagne prend une nouvelle dimension et dessine les contours d'une caring community à inventer. Après une période où le vieillissement était surtout envisagé comme un risque pour les finances publiques, le dynamisme de l'économie, mais aussi la cohésion sociale, une nouvelle perception est de plus en plus répandue en Allemagne : aussi bien sur le plan de l'individu que de la collectivité, le vieillissement représente une opportunité, oblige à mettre en question les fonctionnements établis jusqu'alors et à en inventer de nouveaux.
Zusammenfassung
Die Alterung der Bevölkerung stellt Deutschland vor eine erhebliche Herausforderung. Über die Frage nach der Finanzierung des Renten- und Pflegesystems sowie der Pflegebedürftigkeit hinaus findet ein tiefgreifender Wandel in der deutschen Gesellschaft statt, der den Arbeitsmarkt ebenso erfasst wie etwa die Nachfrage nach Gütern und Dienstleistungen, die Produktion, das territoriale Gleichgewicht, die Stadt- und Verkehrspolitik sowie die Wohnkonzepte. Vor allem aber entstehen neue Formen des bürgerlichen Engagements und des intergenerationellen Zusammenhalts. Bundesweit kommen immer mehr experimentelle Projekte und lokale Initiativen zutage, wo sich einzelne Bürger und -ggbf. konfessionelle- Vereine, sowie Sozialverbände, Betriebe und Kommunen bzw. Länder einsetzen und zusammenwirken. Diese Dynamik wird durch den Bund gefördert, indem er für die Koordinierung und den Informationenaustausch zwischen den betroffenen Akteuren sorgt. Dadurch erhält das schon seit Jahrzehnten in den wirtschafts- und sozialpolitischen Strukturen der BRD verankerte Subsidiaritätsprinzip eine neue Dimension : Das Entstehen einer « Caring Community » zeichnet sich ab, die es nun zu gestalten gilt. Vor ein paar Jahren galt die Alterung noch vor allem als ein Risikofaktor für den Standort Deutschland, dessen Finanzen und den Zusammenhalt der Bevölkerung. Mittlerweile setzt sich eine neue Auffassung durch : Ob nun individuell oder kollektiv betrachtet, biete die Alterung neue Möglichkeiten, zwinge Bürger und Gesellschaft dazu, alte Denkmuster und Funktionsweisen zu überdenken und letztendlich Neues zu erfinden.
Summary
The ageing of the population represents a great challenge for Germany. Beyond the questions related to the financing of pensions, of health care and of dependance, a deep-reaching change of the German society has been initiated. It will impact on the job market, the demand and the production of goods and services as well as on the territorial balance, the urban and transport policies, and on the housing-needs. In particular, new forms of citizenship engagement and of intergenerational solidarity are arising. Experimental projects and local initiatives multiply throughout the country : individuals, associative and sometimes confessional structures, social actors, companies, municipalities or länder work together in synergy. The federal government supports this momentum by promoting the coordination and the exchange of information between the relevant actors. Thus the subsidiarity principle, that has been for decades at the core of Germany's social and economical system, is taking on a new dimension and is drawing the outlines of a caring community to be invented. After a period during which ageing was above all regarded as a risk to public finances, to the dynamism of the economy and to the social cohesion, now a new understanding is spreading in Germany : for the community as well as for the individual, ageing represents an opportunity and obliges one to question usual ways of doing - and to invent new ones.