Robert Merle is an enigma. Here is a widely popular writer who won the Prix Goncourt with his first novel, Week-end at Zuydcoote, whose books – which have never gone out of print and are still being translated and adapted for the theatre or the screen – were reviewed in literary columns for more than half a century; but who failed to be recognized Read More
Robert Merle est une énigme. Voilà un écrivain qui obtint pour son premier roman, Week-end à Zuydcoote, le prix Goncourt, qui alimenta les chroniques littéraires durant plus d'un demi-siècle ; un écrivain apprécié du grand public et dont l’œuvre est toujours publiée, traduite et adaptée, mais qui est demeuré au purgatoire des belles lettres.
À contre-courant du Nouveau Roman, cet amoureux de la péripétie opta pour le romanesque, pour un roman populaire, démocratique, et symptomatique du second XXe siècle. Il mit en intrigue le totalitarisme, la guerre, la décolonisation, l’angoisse atomique, le féminisme, les événements de 68, etc. Par l’histoire du passé, du présent, ou de l’avenir dans ses romans de politique-fiction, Merle se confronta à des questions existentielles : le mal, le droit de tuer, la monstruosité de l’homme de devoir, le vivre-ensemble. Cette première monographie française se propose d’offrir une « revie littéraire » à un écrivain en quête d’humanité.
Table des abréviations
Introduction
PARTIE I. FILIATIONS ET RUPTURES, LES PAS DECALES DE ROBERT MERLE
Chapitre 1. Une filiation (de gauche) sans affiliation
Engagé et dégagé : parcours d'un analphabète en politique
Prendre part et parti : la voix du dissident
Chapitre 2. La dissidence littéraire : voies singulières et purgatoire
Littérairement très bon, littérairement très simple
Au risque du middlebrow
Un roman vérité
Chapitre 3. À contre-courant
Ni démagogue, ni partisan
La mort est mon métier : à rebrousse-poil et précurseur
PARTIE II. LE ROMAN DE LA CLOTURE ET DE LA DELIANCE
Chapitre 1. Le trauma de la captivité
Premiers romans : sidération et impasses
Des récurrences symptomatiques
Chapitre 2. La mise en scène d’une civilisation du verrou
Le verrou colonial : L’Île, 1962
68 et le verrou générationnel
Chapitre 3. Verrouillé de l’intérieur : la claustromanie
Le personnage clos
La parole verrouillée
Une esthétique de la déliance
PARTIE III. L’ASPIRATION A LA SOLIDARITE DU SINGULIER AU PLURIEL
Chapitre 1. Du « je » au « nous » : expérimentation de la communauté
La mise en scène de laboratoires socio-anthropologiques
La socialisation et la question du passage
Chapitre 2. Le prix à payer
Malevil : la confrontation à des communautés faillies
La communauté au féminin : éradiquer ou rééduquer l’autre sexe (le 1er)
Chapitre 3. L’écriture, acte fraternel : apprivoiser Babel pour passer du « je » au « nous »
Explorer tous les degrés d’habileté linguistique
Une œuvre ouverte à l’altérité linguistique
PARTIE IV. EN QUETE D’HUMANITE
Chapitre 1. L’homme, un animal doué de raison ?
Anthropomorphisme et dénaturation
Le mensonge, le propre de l’homme
Chapitre 2. Sous le signe de la Mort
Le propre de l’homme : la conscience de la mort
Notre père qui êtes au Sol
Sisyphe, le trompe-la-mort
Chapitre 3. Unde malum faciamus ?
Meurs et/ou tue
Visages de la Mort
La banalité du mal
Conclusion
Annexe : Robert Merle vous raconte l’histoire vraie d’un tueur à gages myope
Bibliographie
Index
Remerciements