En dehors de la fabrication des monnaies, le moulage en terre-cuite est l'un des seuls cas de production en série de l'Antiquité, qui soit dans une certaine mesure comparable à des formes de prouction modernes. Mais alors que les méthodes de classement de coins et d'établissement des séries monétaires ont fait faire d'énormes progrès aux études numismatiques, les productions céramiques moulées, qu'il s'agisse de figurines et reliefs, de lampes, de vases, de terres cuites architecturales ou même de supports de réchauds, sont encore trop rarement abordées avec des méthodes spécifiques qui tiennent compte des procédés particuliers de leur fabrication et de leur diffusion. Les contributions réunies dans ce volume d'
Actes d'un colloque international, organisé par le Centre des Recherches Archéologiques de l'Université Charles-de-Gaulles - Lille 3, montrent sur des exemples précis les méthodes d'étude et de classement des productions moulées, et surtout l'apport de ses méthodes à la connaissance des artisanats céramiques et de leurs produits, tant du point de vue technique qu'esthétique, commercial et même social. Ces études de cas apportent ainsi un éclairage précis sur nombre de problèmes liés aux prototypes (créations originales, ou imitation, ou même moulage de créations existantes...) et à la production en série (moulage, surmoulages successifs, durée des productions...) ; aux avatars des productions dérivées (fabrication de nouvelles versions, raisons des transformations, simplifications, dégradations...) ; à la diffusion (commerce des moules ou des objets, surmoulage ou re-crétation, adoption ou rejet de types, signification des signatures...) ; aux artisans (créateurs et copieurs, modeleurs et mouleurs, signatures) et aux ateliers eux-mêmes (installations, outils de production, répertoire, spécialisation ou non dans des types de produits, monopole et concurrence, rapports avec dautres artisanats...)