Fereshta Ludin, enseignante musulmane, entame à partir de 1998 un marathon à travers les instances judiciaires fédérales afin de faire valoir le droit de porter le foulard pendant l'exercice de ses fonctions. Droit refusé par l’administration scolaire mais décision annulée en septembre 2003 par la Cour Constitutionnelle fédérale qui rejette l’interdiction du port du foulard sans fondement légal et renvoie aux Länder la nécessité de légiférer en la matière. Dans le contexte des rapports complexes entre l’Etat et l’Eglise, cette affaire met en concurrence différents droits fondamentaux - liberté de croyance de l’enseignante, celle des parents et des élèves, devoir de neutralité de l’Etat, égalité des sexes en lien avec la signification (politique, religieuse, identitaire…) du port du foulard. Il s’agira notamment d’éclairer les rapports que ces droits entretiennent entre eux. A cette occasion s’est engagé un débat virulent qui, au-delà du port du foulard, porte sur les enjeux politiques fondamentaux de la société allemande : reconnaissance de la pluralité religieuse et culturelle, affirmation de valeurs fondamentales ou d’une culture dominante, " Leitkultur ", intégration des minorités issues de l’immigration, en particulier des femmes, place de ces dernières dans la société. Ce dernier aspect sur lequel s’est massivement focalisée la discussion fait ressortir notamment dans les milieux féministes (femmes politiques, intellectuelles, musulmanes, chrétiennes etc.) les clivages dépassant les appartenances religieuses, culturelles et partisanes traditionnelles.

Die Lehrerin muslimischen Glaubens, Fereshta Ludin, klagt ab 1998 bei verschiedenen Gerichtsintanzen ihr (Grund)recht ein, das Kopftuch im Rahmen des Schuldienstes tragen zu dürfen, was ihr vom Land Baden-Württemberg verwährt worden ist. Das Bundesverfassungsgericht gibt ihr 2003 in seinem Urteil Recht und fordert von den Ländern bei Einführung eines Kopftuchverbots die Schaffung einer gesetzlichen Basis. Vor dem Hintergrund der komplexen Beziehungen zwischen Staat und Kirche geraten hier eine Reihe von Grundrechten und Pflichten in Konflikt, -Bekenntnisfreiheit der Lehrerin, negative Glaubensfreiheit der Schüler und Eltern, Neutralität des Staates, Gleichberechtigung der Geschlechter usw., deren Verhältnis zueinander hier beleuchtet wird. Der Fall löste brennende Diskussionen zu politischen Grundsatzfragen der deutschen Gesellschaft aus : die Anerkennung religiöser und kultureller Vielfalt, das Für und Wider (einer zu definierenden) Leitkultur , der Umgang der Geschlechter miteinander, die gleichberechtigte Integration von Muslimen insbesondere von Musliminnen in der Gesellschaft. Kontroverse Debatten zu den beiden letzt genannten Aspekten fanden gerade bei den Frauen (Politikerinnen, Intellektuelle, christliche, muslimische Gläubige, Feministinnen usw.) statt, welche die Trennungslinien unter ihnen, unabhängig von der politischen, kulturellen und religiösen Zugehörigkeit, zum Ausdruck brachten.