Pourquoi Diogène Laërce ne rend-il pas compte de toute la production littéraire de Cratès et en traite-t-il autrement qu'il ne le fait pour Antisthène et Diogène ? Plusieurs réponses s’avèrent plausibles : soucieux d’équilibrer les différentes parties de son ouvrage, il omet volontairement des textes qui constitueraient des redites par rapport à ceux qu’il a déjà cités ; choisissant Antisthène comme fondateur du cynisme, il passe sciemment sous silence des textes de Cratès qui, le rapprochant davantage de Diogène, mettraient en relief la place prépondérante de ce dernier au sein du mouvement cynique ; enfin, cherchant à produire un nouvel ouvrage d’historiographie de la philosophie, c’est à dessein qu’il néglige les sources étrangères à cette discipline.