La fable d'Héraklès à la croisée des chemins (Mémorables, II, 1, 21-34), que Xénophon attribue expressément à Prodicos (II, 1, 21), a dernièrement fait l'objet de plusieurs articles (Sansone, Gray, Tordesillas) qui s'efforcent de déter­miner si et à quel point la version rapportée par Socrate est fidèle à la version originale de Prodicos. Or on peut aisément montrer que la plupart des thèmes exposés dans l'apologue sont également développés par Socrate ailleurs dans les Mémorables, de sorte qu'il est tentant de considérer que cette version de l'apo­logue – celle qu'on peut lire en Mem. II, 1, 21-34 – ne doit pas grand-chose à Prodicos dans la mesure où elle a probablement été récrite de fond en comble par Xénophon.

Summary. Several scholars (Sansone, Gray, Tordesillas) have recently examined the fable of Heracles at the Y (Memorabilia, II, 1, 21-34), that Xenophon expressly assigns to Prodicus (II, 1, 21), in order to ascertain whether and how much the version told by Socrates is faithful to Prodicus' original. But it is easy to show that most of the themes displayed in the apologue are developed as well by Socrates in other passages of the Memorabilia, so that it is tempting to think that the version of the apologue that we read in Mem. II, 1, 21-34 doesn’t owe much to Prodicus, insofar as it was probably been thoroughly rewritten by Xenophon.