La notion d'un corps intermédiaire, connu sous le nom de véhicule de l'âme dans le néoplatonisme, est destinée à expliquer l'union de l'âme et du corps, mais aussi l'articulation du rationnel et de l'irrationnel, les communications avec le divin, et le maintien d'une forme de vie post mortem. Cette étude montre comment les premières attestations d'un usage structuré de la notion, sous la forme « le pneuma est le (premier) véhicule de l'âme », apparaissent dans deux contextes différents, fort éloignés l'un de l'autre : une discussion de physiologie sur le pneuma optique, chez Galien ; et une explicitation philosophique de l'eschatologie d'Homère, dans le De Homero du Pseudo-Plutarque. Ce sont cependant les témoins les plus clairs d'une doctrine qui est encore en gestation dans le platonisme impérial. L'analyse montre en particulier ce que le médecin doit au Timée de Platon, ce que l'allégoriste doit à la théorie médicale des exhalaisons du sang, quand ils formulent cette nouvelle hypothèse commune sur la nature du pneuma, appuyée sur Platon et Aristote, et manifestement présentée comme une alternative à la doctrine stoïcienne de l'âme-pneuma.