La perception du temps et la mémoire sont présentés dans leur spécificité et dans leur rapport réciproque. Après avoir rejeté deux interprétations, celle selon laquelle la perception du temps est différente chez l'homme et chez les autres animaux, et celle selon laquelle le temps est perçu par la sensation commune, est proposée l'hypothèse de lecture suivante: la perception du temps présuppose des sujets sentants et doués d'imagination. Cela permet de reconstituer, dans un cadre unitaire, la différence et en même temps la coopération entre les facultés de la partie sensitive de l'âme et de montrer que la mémoire, qui présuppose la perception du temps, conserve de façon stable les images. En ce sens elle ordonne les données provenant de la sensation via l'imagination, selon une disposition chronologique, disposition sans laquelle ces données seraient illisibles, voire inutiles et inutilisables.