Dans cet article, je discute deux passages du Phédon de Platon : 91e-92e, c'est-à-dire le premier argument opposé par Socrate à la thèse de l’âme-harmonie soutenue par Simmias ; 74e-75c, qui fait partie de l’argument de la réminiscence. Cette discussion vise à montrer que Platon fait en sorte que ses personnages, Socrate et Simmias, suivent des stratégies argumentatives différentes, fondées sur des niveaux de compréhension différents. Je soutiens en outre qu’en lisant les passages en question comme des jeux dialectiques impliquant deux partenaires on s’aperçoit qu’une certaine doctrine attribuée à Platon, en l’occurrence ce qu’on appelle la théorie de la réminiscence, ne faisait pas partie, en réalité, de son credo philosophique.