Résumé

Trois modes d'analyse de la préposition dans (et de ses proches équivalents anglais et allemands) sont comparés dans cet article : l'analyse géométrique qui met en évidence la tridimensionnalité de l'objet prépositionnel, l'analyse topologique qui insiste sur l'inclusion du sujet prépositionnel dans l'objet prépositionnel et l'analyse fonctionnelle pour laquelle ce dernier est un contenant pour le premier. La relation contenant/contenu se distingue de l'inclusion topologique par les forces qu'elle implique, forces qui jouent un rôle essentiel dans l'usage de dans. Peu de tentatives ont été faites par les défenseurs de ces différentes analyses pour comparer leurs positions. De plus, les analyses géométrique et topologique se prêtent mal à une évaluation empirique dans la mesure où elles accordent des statuts différents aux usages de la préposition dans, se mettant ainsi à l'abri des contre-exemples en les considérant comme des usages marginaux (Hawkins (1988)) ou en les traitant dans un module conceptuel séparé du module sémantique où l'inclusion garde ses droits (Herweg (1989)). Je cherche à démontrer dans cet article que cette division des usages n'a pas de justification indépendante de la solution recherchée par les auteurs. L'analyse fonctionnelle, sans pratiquer cette discrimination entre les usages, obtient, selon moi, des résultats descriptifs plus adéquats que les deux autres types d'analyse.

Summary

Three types of analysis of the preposition dans (and its closest English and German equivalents in and in) are compared in this article. While the geometrical approach focuses on the three-dimensionality of the prepositional object, the topological approach insists on the inclusion of the prepositional subject in the prepositional object and the functional approach considers the former term as a content and the latter as its container. The main difference between the container/content relationship and topological inclusion is the role played by force in the former relation, a role which is essential to the linguistic use of the preposition dans. Few attempts have been made by proponents of these three analyses to compare their positions; an empirical evaluation of the geometrical and topological analyses is, moreover, made difficult by their multilevel classification of the uses of the preposition dans which downplays the impact of counterexamples by considering them as marginal (Hawkins (1988)) or by treating them in a conceptual module which is distinct from the semantic module where inclusion remains valid (Herweg (1989)) ; I try to demonstrate that this partitioning of the uses of the preposition dans is not independently motivated and I contend that the functional analysis, which does not require it, is descriptively more adequate than the other two analyses.