Cet article s'est proposé d’évaluer la politique africaine de l’Allemagne depuis 1990 à l’aune des deux approches normatives concurrentes des Relations internationales que sont le communautarisme et le cosmopolitisme. Du point de vue communautariste, la politique africaine de l’Allemagne n’a de sens que dans la mesure où elle profite directement ou indirectement à l’Allemagne. L’action de l’Allemagne en vue de la promotion de la démocratie et des droits de l’homme ou encore de la bonne gouvernance n’est motivée que par la volonté de contenir les flux migratoires en provenance de l’Afrique. Les cosmopolites reconnaissent que, depuis 1990, la politique africaine de l’Allemagne a opéré une réorientation normative notable en mettant l’accent sur la promotion de la démocratie et des droits de l’homme. Cependant, ils formulent des griefs contre cette politique africaine. Il s’agit par exemple du mutisme de l’Allemagne face à la tendance néo-impérialiste de la politique africaine de certains de ses partenaires européens, du financement de groupes armés par des multinationales allemandes ou encore de l’insuffisance des efforts en vue de la réduction des émissions de gaz à effets de serre.

Kurzfassung

In diesem Artikel geht es um die Bewertung der deutschen Afrikapolitik seit 1990 im Lichte des Kommunitarismus und des Kosmopolitismus. Beide Ansätze stellen die konkurrierenden normativen Theorien der Internationalen Beziehungen dar. Aus kommunitaristischer Sicht betrachtet dient die deutsche Afrikapolitik direkt oder indirekt der Durchsetzung deutscher Interessen. Der Beitrag Deutschlands zur Förderung von Demokratie und Menschenrechten zielt auf die Eindämmung der Migrationsströme aus Afrika ab. Aus kosmopolitischer Perspektive betrachtet hat die deutsche Afrikapolitik seit 1990 eine erhebliche normative Umorientierung vorgenommen, und zwar indem sie die Förderung von Demokratie und Menschenrechten zum Schwerpunkt machte. Trotz dieser positiven Entwicklung formulieren die Kosmopoliten einige Vorwürfe, die beispielsweise das Laisser-faire Deutschlands angesichts der neo-imperialistisch geprägten Afrikapolitik seiner EU-Partner, die Finanzierung bewaffneter Gruppierungen durch deutsche Konzerne in Afrika oder etwa die unzureichenden Bemühungen Deutschlands um die Reduzierung seiner Treibhausgasemissionen betreffen.