Résumé

Face au déclin de la natalité, au vieillissement de la population et au manque de main d'œuvre annoncé dans ses entreprises, l’Allemagne a pris depuis le début des années 2000 ce qui pourrait bien être un véritable tournant en matière migratoire. Cet article montre comment, après avoir revu son positionnement face au phénomène de l’immigration, l’Allemagne a mis en place une politique de plus en plus volontariste à l’encontre des migrants qualifiés et hautement qualifiés. Cette politique coïncide avec une reprise générale des flux migratoires vers l’Allemagne depuis le début de la crise économique, en provenance d’Europe de l’Est et du Sud principalement. Les discours publics accompagnant ces arrivées restent cependant marqués par une ambigüité fondamentale et la distinction déjà ancienne entre « bons » et « mauvais » migrants, plaçant ainsi la nouvelle donne migratoire allemande entre volontarisme et réticences.

 

 

Zusammenfassung

Angesichts des Geburtenrückgangs, der Bevölkerungsalterung und des sich abzeichnenden Fachkräftemangels hat Deutschland seit dem Anfang der Nuller Jahre das erlebt, was einer regelrechten Wende im Migrationsgeschehen darstellen könnte. Dieser Artikel zeigt, wie Deutschland, nachdem es seine Positionierung gegenüber dem Phänomen  der Zuwanderung revidiert hat, eine immer gezieltere Politik in Richtung Anwerbung qualifizierter und hoch qualifizierter Migranten entwickelt hat. Diese Politik fällt mit einer allgemeinen erneuten Zunahme der Migrationen nach Deutschland seit dem Anfang der Wirtschaftskrise zusammen, vor allem aus Ost- und Südeuropa. Der öffentliche Diskurs über diese Ankünfte bleibt jedoch in einer Grundambivalenz und der schon älteren Unterscheidung zwischen „guten" und „bösen“ Zuwanderern verhaftet und lässt dabei die neue deutsche Migrationslage zwischen Voluntarismus und Widerstand erscheinen.  

 

 

Summary

Given the falling birth-rate, the ageing of the population and the predictable shortage of manpower in the companies, Germany has been, since the early millennium, implementing policies which might prove to be a turning point concerning immigration. This article shows how Germany, after reconsidering its position towards immigration, has developed a more and more pro-active policy targeted at qualified and highly qualified migrants. This policy coincides with a generalized resumption of migrations into Germany, particularly from Eastern and Southern Europe. Yet, the public discourse on immigration remains fraught with a fundamental ambiguity and the long-standing distinction between “good" and “bad” migrants, and the new political landscape on the question of immigration displays both voluntarist impulses und reluctant opposition.