Socrate est le philosophe le plus souvent mentionné dans les écrits de Dion Chrysostome : il paraît avoir eu plus d'influence sur sa personnalité intellectuelle qu'on ne l'a supposé jusqu'ici. Pour tracer le portrait de Socrate, Dion emprunte, non à Platon ou à la tradition académique, mais à la tradition cynico-stoïcienne dérivée d'Antisthène : à l'encontre de l'éternel questionneur platonicien, le Socrate de Dion professe des doctrines « positives ». Ce choix de la part de Dion peut s'expliquer par les motivations qui inspirèrent, pour l'essentiel, son activité littéraire et politique sous Nerva et Trajan, et par sa vision du philosophe en conseiller du prince.