Résumé

Le travail présenté ici s'efforce de répondre à trois questions qui sont en débat depuis quelques années à propos des emplois du nom propre précédé du déterminant partitif. La première concerne les emplois métonymiques du type lire du Sand, admirer un Matisse. Ces emplois correspondent-ils à langue semble bien distinguer, parmi les "oeuvres artistiques" désignées par un nom propre d'auteur, entre celles qui sont munies d'une extension dans le temps, celles qui sont munies d'une extension dans l'espace et celles qui sont pourvues des deux : extension temporelle et extension spatiale. La deuxième question porte sur le statut d'un autre type de métonymie, "qualitative" celle-là, illustrée par un exemple comme Ça, c'est bien du Marie! L'analyse proposée s'efforce de montrer la radicale différence - insuffisamment dégagée jusqu'ici - entre cette métonymie et la précédente : les actes ou les comportements n'ont rien à voir avec des "œuvres" et le rapport d'un sujet à ses actes n'est pas du même type que celui qui unit un créateur à ses "œuvres". La troisième question porte sur le statut des formes DU, DE LA et DE L' qui apparaissent devant les noms propres en antonomase (Il y a de la Jeanne d'Arc dans cette fille) : s'agit-il vraiment de partitif ? Sinon, pourquoi ?

Summary

This paper tries to answer three questions, which have been discussed for several years now, about the usage of proper nouns preceded by a partitive determiner. The first question concerns metonymic uses, such as lire du Sand, admirer un Matisse. Do these uses faU into the same homogeneous category ? The proposed answer is negative : language seems to differentiate the "works of art" specified by the name of the author into those with an extension in time, those with an extension in space, and those with both a temporal and spatial extension. The second question concerns the status of another type of metonymy, called "qualitative", illustrated in the following exampIe: Ça, c'est bien du Marie! The analysis proposed attempts to show that there is a radical difference, insufficiently brought out before, between this type of metonymy and the previous one. Action and behavior have nothing to do with "works », and the relationship between the subject and his / her actions is not of the same type as that which relates a creator to his "works". The third question deals with the status of the forms DU, DE LA and DE L' which appear in front of proper nouns in "antonomase" (Il y a de la Jeanne d'Arc en elle). Is this really a partitive? If not, why not ?