Parmi les historiens de l'art de la première partie du XXe siècle, Louis Dimier (1865-1943) se fait remarquer par l’originalité de ses vues et une approche extrêmement lucide des problèmes de méthode. Cette contribution se propose de situer son œuvre par rapport aux tendances majeures de l’histoire de l’art française contem-porain (la polémique sur les origines de la Renaissance, la « redécouverte » des Primitifs français, le débat sur l’évolution de l’art français au XIXe siècle) et de reconstruire les relations complexes unissant son activité d’historien de l’art et son engagement au sein de l’Action française, dont il fit partie jusqu’en 1920. Le problème de la définition d’un « art national », en tout point décisif pour l’historiographie de l’époque, est au cœur de l’analyse.

Louis Dimier (1865-1943) stands out among the art historians of the first half of 20th century for the originality of his views and the clearness of his approach to methodological problems. I This essay places his œuvre in the larger context of the leading tendencies of contemporary French art history (the controversy over the rise of the Renaissance, the « rediscovery » of French Primitives, the critical debate on 19th century French art and its evolution) and to reconstruct the relationships between his activity as art historian and his engagement as member of the Action française (until 1920). The definition of « national art », a chief problem for the historiography of this time, is central to this discussion.