Maurras reste en dehors de la grande fascination qu'éprouve la communauté intellectuelle fin de siècle pour les sciences naturelles et plus précisément pour l’anthropologie raciale. Il demeure avant tout un littéraire, un poète plus fasciné par la littérature, l’histoire des civilisations que par les sciences naturelles. Ses écrits concernant les origines nationales de la France nous montrent néanmoins qu’il conçoit bien l’existence d’une « race française » dont il a décrit les composantes indigène, celte puis et surtout latine. Maurras évalue la proportion de sang fourni par chacun de ces éléments, tout comme les caractéristiques culturelles qui leur sont attachées. Maurras adhère au paradigme de son temps qui fonde les particularités culturelles sur des spécificités biologiques qui se transmettent d’une génération à l’autre grâce à l’hérédité. Cependant il se démarque des analyses qui font de l’élément racial le seul facteur explicatif des phénomènes historiques. Sa minimisa-tion du rôle du facteur racial tient aussi à sa volonté de se démarquer des théories raciales nazies.

Maurras was unaffected by the fascination amongst the intellectual community of the fin-de-siècle with the natural sciences, and with racial anthropology in particular. A poet and literary figure above all else, he found literature and the history of civilizations more compelling than the natural sciences. His writings on France’s national origins nonetheless show that he did believe in the existence of a « French race » whose indigenous elements – Celtic and particularly Latin – he describes. Maurras evaluates the contribution of each group’s bloodline, at the same time as their corresponding cultural characteristics, and follows the contemporary paradigm according to which cultural characteristics were rooted in biological specificity transmitted from one generation to another through heredity. Yet Maurras stands apart from analyses that saw race as the only explanatory factor for historical phenomena. This downplaying of race also relates to his desire to distinguish his ideas from the Nazis’ racial theories.