À partir d'un ouvrage récent de W. Kühn sur la fin du Phèdre de Platon (2000) et des critiques de Th. Szlezák, l’auteur met en parallèle, dans la première partie de cette étude, la lecture anti-ésotériste de Kühn et la lecture ésotériste de Szlezák du finale du Phèdre (274b-279c), pour en dégager trois antinomies herméneutiques. Dans la deuxième partie, il tente de résoudre ce conflit d’interprétations en empruntant la voie herméneutique et en faisant des observations critiques sur chacune de ces antinomies. Dans la troisième partie de cette étude, l’auteur s’attaque au fondement historiqu­e des paradigmes d’interprétation adoptés par chacun des auteurs. Le paradigme anti-ésotériste repose sur le principe hermé­neutique de l’autarcie des dialogues dont le fondement historique est le Corpus Platonicum, tandis que le paradigme ésotériste repose sur le principe herméneutique de l’enseignement oral de Platon dont le fondement historique est constitué par les Testimonia Platonica. L’auteur montre, après un survol des Testimonia Platonica de Gaiser (1963), de Krämer (1982) et d’Isnardi Parente (1997 et 1998), que ceux-ci ne permettent pas encore d’établir des certitudes historiques sur le contenu de l’enseignement oral de Platon.