Les communautés chinoises de Malaisie et de Singapour font preuve d'une indiscutable efficacité économique. La recherche des raisons de ce succès passe ici par l'utilisation des outils propres à la théorie économique à l'aide de la méthodologie weberienne. Le concept clé qui est étudié est celui de « solidarité réciproque généralisée » défini comme un type particulier d'altruisme. Nous utilisons donc les théories économiques que nous regroupons sous le vocable d'« altruisme » et que nous scindons en deux : celles propres à un altruisme « dans le temps », et celles se rapportant à un altruisme « dans l'espace ». Chaque utilisation de ces théories se caractérise par la prise en compte d'éléments d'ordres anthropologique et sociologique (la réputation, l'éthique — confucéenne —, la confiance) qui sont indispensables à la compréhension et enrichissent les conclusion de la science économique du comportement humain. Une telle méthode de travail permet de mettre en lumière l'universalité des concepts de la théorie économique lorsque celle-ci autorise l'adaptation de ceux-ci en fonction des spécificités des communautés étudiées, et de refuser l'idée d'un modèle « culturel » idéal, unique explication du phénomène constaté. L'analyse de la « Solidarité Réciproque Généralisée dans l'espace » montre les liens entre celle-ci, les réseaux, l'information, et le contrôle communautaire.

Ce travail constitue donc un élément de réponse à la question universelle de l'efficacité de l'altruisme, grâce à une compréhension d'un phénomène spécifique.